Dans les cercles de la pensée protestante, la sotériologie est profondément influencée par les réflexions des réformateurs, ceux-là mêmes qui, par leur opposition à certaines pratiques de l’Église catholique romaine, ont été affublés du qualificatif péjoratif de “protestants”. Lorsque les réformateurs se sont trouvés ostracisés par l’Église catholique romaine, la nécessité de légitimer leurs positions les poussa à injecter de l’originalité dans leur doctrine. Parmi ces innovations, la sotériologie occupe une place prépondérante.
Martin Luther, en particulier, est célèbre pour avoir proclamé que le salut s’obtient uniquement par la foi. Les cinq “solae” expriment de manière succincte la logique doctrinale des réformateurs devenus protestants : le salut par la grâce seule (sola gratia), par la foi seule (sola fide), en Christ seul (solus Christus), tel que révélé dans les Écritures seules (sola scriptura), pour la gloire de Dieu seule (soli Deo Gloria). Ces principes fondamentaux de la Réforme ont eu un impact profond et durable sur la théologie chrétienne, redéfinissant la compréhension du salut et recentrant la foi sur la relation personnelle avec Dieu, plutôt que sur les rites et les traditions ecclésiastiques.
Étudier la sotériologie revient donc à explorer non seulement ce que Jésus a fait pour nous, mais aussi ce qu’il est pour nous et en nous. Il ne s’agit pas simplement d’une transaction juridique ou d’un événement historique, mais d’une transformation continue et dynamique de l’être humain. La sotériologie nous invite à comprendre comment la grâce de Dieu, par l’œuvre de Jésus-Christ, nous renouvelle et nous réconcilie avec Dieu, nous libérant des chaînes du péché et nous offrant la vie éternelle.